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Replay Infographies: Périgueux - Budget 2024 : "on va dans le mur..."

[On me demande de rediffuser cette publication, riche en infographies, parue le 28 mars 2024 car elle annonçait, il y a 6 mois, le désastre en cours]

 

Déjà publiée 28 mars 2024

 

« Une santé financière robuste et une maitrise des dépenses…» selon l'équipe en place! Pas vraiment!


Comme dirait une maxime orientale, rapportée par un ami d’origine libanaise, avec qui nous échangions sur nos origines respectives, citant sa mère, pleine de bon sens et d'humilité qui lui rappelait régulièrement « tu ne dois étendre ta jambe qu’en fonction de la longueur de ton tapis ». Nous devrions appliquer ce précepte à nos dépenses publiques... à tous les niveaux!

Ce budget prévisionnel 2024 est inquiétant et démesuré. Il constitue une fuite en avant dans un contexte national et international où la prudence devrait être de mise. Il est non pertinent pour l’attractivité et non maitrisé comme nous vous l'avons répété tout au long de l’année 2023. Il oublie l’essentiel, Madame la Maire … le quotidien de nos habitants. Mais sachez, qu’ils sont de plus en plus nombreux à s’en rendre compte !

L'évolution sur 20 ans, avec quelques courbes significatives pour comprendre l'équilibre financier de notre collectivité


Graphiques de réalisation personnelle.

Sources: Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP) & Relevé des Conseils Municipaux

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, le lien vers les comptes des collectivités locales :






Rappel historique 

Brève synthèse financière de la mandature M. Moyrand (2008-2013) 


Brève synthèse financière de la mandature A. Audi (2014-2019)



Projets de Mandature. D. Labails (2020-2026)



Notre analyse pour le Conseil Municipal du 27 mars 2024

Endettement à Périgueux. Comme il y a 10 ans, on dépense ce que l’on n’a pas. La dépense publique est une facilité ; la bonne gestion, un défi ! Nous préférons le défi.

Comme dirait une maxime orientale, rapportée par un ami d’origine libanaise, citant sa mère, pleine de bon sens et d'humilité qui lui rappelais régulièrement « tu ne dois étendre tes jambes qu’en fonction de la longueur de ton tapis ». Nous devrions appliquer ce précepte à nos dépenses publiques... à tous les niveaux !


Comme le gouvernement de la France qui pavoisait il y a peu en nous annonçant un budget équilibré, une belle croissance économique et un déficit réduit, aujourd’hui l’Insee a remis les pendules à l’heure avec le constat de recettes réduites, d’une croissance effondrée et d’un déficit qui s’accentue. Nous sommes dans le même cas ici, et faute d’Insee, demain peut-être avec la Chambre Régionale des Comptes, aujourd’hui c’est l’opposition municipale qui alerte nos concitoyens sur le fait que nous allons percuter un mur… en klaxonnant.


Vos chiffres, Madame la Maire, mettent gravement en danger la ville car ils n’ont pas anticipé les difficultés financières de l’Etat et des collectivités, pourtant connues depuis plusieurs semaines.


Nous partons d'une faible compte administratif 2023 positif à 1.38M€. Nous aurons pour 2024, des baisses annoncées de nos recettes propres, des subventions d’équipement et des dotations. 10 milliards d’euros de réduction de crédits prévus par l’Etat vers les collectivités et rabot de 50 milliards supplémentaires déjà annoncées pour 2025. 32 M€ de moins dans les finances du département et plan d’austérité promis par l’agglomération dont le délai de désendettement s’allonge lui aussi. La période est réellement inquiétante pour nos collectivités. Pourtant, vous n’en faites aucun cas, sûre de votre aisance financière et certaine de vos choix. C’est proprement irresponsable.


Vos chiffres mettent en danger la ville par un défaut d’évaluation correcte de vos investissements, à l’image du stade qui a doublé en 18 mois et presque autant pour Taillefer-Clautre. Nous craignons pour vos estimations de l’Ecole André Boissière, du Sans réserve ou la place Montaigne à venir. Mais ce sera, là, votre chant du cygne car les finances demain seront à sec, avec la déception de tous les partis qui vous ont rejoints et qui avaient négocié bon nombre de projets qui passent à la trappe : les Halles, la ferme urbaine, les serres municipales, la Visitation, l’usine des eaux du Toulon, le MAAP et ses réserves, l’entrepôt des tabacs, etc. etc.   


C’est l’appât trompeur de subventions annoncées, avec tambours et trompettes, trop enthousiastes, (80%)…mais depuis réduites à des portions congrues vous obligeant à trouver 5 M€ supplémentaires sur l’ensemble des projets déjà lancés.


Ce sont ces charges de fonctionnement qui explosent de près de 2 M€/an… 7.5 M€ en 4 ans dont 5 M€ uniquement sur la masse salariale, portant ainsi cette charge à 62% de notre budget de fonctionnement, 27 M€ pour une ville de 30 000 habitants ! Vous avez beau expliquer que la reprise en régie de certaines activités vous serons profitables, ce ne sera pas le cas quand les charges liées à ces emplois deviendront insupportables et nécessiteront une réduction des postes mais trop lente du fait de l’inertie du non-remplacement des départs à la retraite. Cette politique de recrutement va nous plomber pendant très longtemps.


Vos chiffres mettent en danger la ville par une  provision insuffisante de certaines charges à venir, celle du point d’indice des fonctionnaires, celle, dans un contexte international tendu, d’un nouvel échappement des coûts de l’électricité (870 000 M€ supplémentaires cette année) ; celle d’une inflation nationale non maitrisée impactante sur nos achats ; celle de taux d’emprunts encore élevés sans certitude de baisse après l’été et celle de votre choix très risqué du doublement en 2023 de nos prêts à taux variable.


C’est une incapacité à constituer des réserves pour nous protéger en cas de crises comme une nouvelle pandémie ou une canicule récurrente. Ce sera, aussi, en 2025, les 3.8 M€ de biens acquis pour notre compte par l’EPF qu’il va faudra bien racheter. Ce sera aussi le remboursement du million d’euros que peut nous imposer le Tribunal Administratif dans ce conflit inconséquent entretenu avec Indigo depuis votre arrivée.


Ce sera aussi l’incapacité pour une ville pourtant dotée d’un budget confortable de 87.5 M€, d’acquérir un bien exceptionnel ou emblématique s’il venait à être vendu. Ce fut raté pour la Banque de France, raté pour la Porte de Mars, mais de nombreux autres bâtiments de centre-ville vont se retrouver sur le marché prochainement, certains essentiels pour notre attractivité. Nous n’aurons plus les crédits nécessaires pour les acquérir et laisserons passer la chance de développer notre attractivité.


Vos chiffres mettent en danger les périgourdins en les endettant durablement. C’est une volonté, non plus imprudente mais coupable d’emprunter 15 M€, du « jamais vu de mémoire de périgourdin », c’était ma phrase lors du DOB et il fallait la prendre comme du bon sens paysan, car je crois que ce serait une vantardise de votre part que de plastronner et de la porter en étendard. D’autant que les recettes d’équipements (page 18) sont estimées et non réellement notifiées par les financeurs rendant ce budget primitif à la limite de la sincérité et nous occasionnant une réelle prise de risque.


Un dépassement dangereux du seuil « d’endettement trop élevé » avec un délai qui va plus que doubler, en passant de 5.3 à 11 années. La Chambre Régionale des Comptes parle de « surendettement avéré » au-delà de 12 ans… nous y sommes presque ! Votre seuil évoqué, celui inventé de 15 ans de dangerosité, est une fadaise qui n’existe pas ! Nos finances seront dans le rouge en 2024 : c’est écrit et vous serez responsable de la mise en réseau d’alerte de la ville si le préfet le décrète. Quelle sera notre capacité restante d’emprunt en 2025 et 2026 pour éviter de basculer au-delà du seuil des 12 ans d’endettement ?

Chacun se rappellera l’emprunt Labails comme le tournant dramatique de ce mandat.

Ce sera pour vous, une seconde fois, la mise en danger des finances municipales car déjà en poste de 2010 à 2014. Pour mémoire, Michel Moyrand, lui aussi socialiste, a étalé ses prêts sur 3 ans, de 2012 à 2014, pour un montant de 12 M€ réalisant sur cette période 32 M€ d’investissements, somme trop importante pour le budget de notre ville qui a aggravé l’encours de la dette, augmenté le délai de désendettement, réduit dramatiquement notre épargne nette devenue alors négative, entrainant la mise en réseau d’alerte de la ville de 2015 à 2017… Mauvais leg au mandat suivant !


Il est donc parfaitement inconvenant de venir critiquer, ici ou dans la presse, le bilan de vos successeurs d’alors, obligés durant les premières années de leur mandat à assainir les conséquences de votre gestion pour le moins … aventureuse, comme l’a pointé la Chambre Régionale des Comptes !


Non, le stade pour lequel vous vous êtes découvert une appétence nouvelle est devenu par opportunité politique, votre projet de mandat, au service habilement de votre image personnelle. C’est celui de la rénovation réclamée d’un équipement sportif qui en avait bien besoin, mais financé par les impôts des habitants et utilisé essentiellement par ceux des communes périphériques. Il ne sert pas l’ensemble des 30 000 périgourdins quand on sait que la barre des 8 000 spectateurs n’a été franchi que 4 fois en 75 ans … dont deux fois pour du foot délocalisé !


Prenez garde, Madame la maire, de ne pas avoir lié votre destin à celui d’un sport emblématique, mais qui ne restera toujours qu’un sport, avec ses hauts et ses bas, et à la motivation touchante et exceptionnelle de son principal mécène. Observez ce qui se passe avec les soutiens épuisés du football à Bergerac ou à Trélissac, demain peut-être avec le rugby à Périgueux… Je vous le dis sans craindre le risque d’être conspué, comme vous l’avez déjà fait en public au stade à mon endroit, le rugby n’est à ce jour pour rien dans l’attractivité économique de la ville. La rénovation de la tribune principale, nécessaire, que vous avez porté comme une opportunité électoraliste restera une illusion pour beaucoup de périgourdins, satisfaits certes d’avoir un bel outil sportif qui crée du lien social, mais, pour beaucoup, désespérés d’avoir été oubliés dans ce programme.

Il aurait mieux valu construire un nouvel équipement structurant polyvalent sportif, et évènementiel, peut-être pour 20 ou 25 M€, mais porté réellement avec des fonds publics et des investisseurs privés sur le site du parc des expositions avec ses parkings et ses hôtels de proximité.


Vous n’avez rien anticipé à l’image de l’arlésienne que devient la nouvelle piste d’athlétisme.

 

« Je crains, Madame la maire, pour paraphraser la sagesse des mères libanaises, que vos pieds ne soient plus sur le tapis… »

 

Donc oui, ce budget inquiétant et démesuré constitue une fuite en avant dans un contexte national et international où la prudence devrait être de mise. Il est non pertinent pour l’attractivité et non maitrisé comme nous vous l’avons répété tout au long de l’année 2023. 
Il empêche toute baisse possible de la fiscalité locale, 30 points au-dessus de la moyenne nationale… car il oublie l’essentiel, Madame la Maire … le quotidien de nos habitants. Mais sachez, qu’ils sont de plus en plus nombreux à s’en rendre compte et les nids de poule, la saleté de nos trottoirs, la détérioration de l'habitat et les embouteillages monstres sauront le leur rappeler !

 

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