Une nouvelle publication sur la page Facebook de la Société Historique et Archéologique du Périgord - SHAP le 08 novembre dernier.
Elle est aujourd'hui une image incontournable de la ville de Périgueux. Il reste à espérer que la Porte de Mars, patrimoine précieux à bien des égards, image d'un passé ancré dans le présent, soit très bientôt à la fois valorisée et accessible tant aux Périgourdins qu'à un large public.
Mémoire Vivante sur la porte de Mars à Périgueux par le président de la Société Historique et Archéologique du Périgord - Dominique Audrerie.
Numéro 42, novembre 2023
Photo https://journals.openedition.org/adlfi/7820
"L'actualité nous invite à porter à nouveau notre regard sur la Porte de Mars à Périgueux. Ce monument a fait l'objet d'études approfondies, dont la plus récente est celle d'Hervé Gaillard dans l'Atlas historique de Périgueux ; il sera notre guide. Il apparaît que la Porte de Mars est un élément majeur pour l'histoire de Périgueux mais aussi plus généralement pour mieux comprendre l'architecture antique. Cette porte, proche de l'église Saint-Etienne, est actuellement enclavée dans des bâtiments privés récemment mis en vente ; elle est peu visible et cela empêche de saisir avec clarté ses caractéristiques et d'en apprécier tous les éléments qui la composent. Sa hauteur hors sol est de 4,80 mètres, mais elle reste enfouie sur plus de la moitié de sa hauteur. C'est Wlgrin de Taillefer qui l'a identifiée très tôt comme le portique d'entrée d'un temple dédié à Mars. Son édification remonterait au IVe siècle. Sa construction est à la fois soignée et homogène, en grand appareil ; son décor se situe dans la tradition régionale des réalisations architecturales importantes du Haut-Empire. Elle est un bon exemple des portes frontales à deux tours encadrant une baie unique. Passée sa vocation liée à un culte, elle était devenue une porte d'entrée, fortement défendue, dans le castrum jusqu'au XIIe siècle. Durant cette époque, la partie supérieure de la construction disparaît, laissant sur l'arase des tours des joints ouverts. Elle fut ensuite obturée lorsque la famille de Périgueux fit construire son château sur le mur d'enceinte gallo-romain. Un mur en moellons clôtura donc le passage entre les deux tours. D'autres constructions plus tardives vinrent s'appuyer sur la porte et l'on peut penser que la maison, dans laquelle la porte est aujourd'hui enclavée, conserve elle aussi d'intéressants vestiges. Cette histoire mouvementée en fait donc un témoin important de la vie de la vieille cité qui, face au Puy Saint-Front, avait succédé en période de tourmentes à une ville romaine opulente et rayonnante. Si l'on a su mettre en valeur, avec compétence et sensibilité, les monuments, places et souvenirs du quartier de Saint-Front, les immeubles de la vieille cité et ses nombreux vestiges ont été quelque peu sacrifiés. On peut à cet égard se rappeler cette demeure riche de peintures murales, détruite au profit d'un terrain vague toujours à la recherche d'un acheteur. Regarder et comprendre est à notre portée. Le patrimoine est fragile et il nous appartient de le défendre pour les générations futures face à la relativité du temps qui passe. Nous le pouvons si nous le voulons vraiment, et les rencontres historiques sont rares. Hier la tour Mataguerre n'était rien de plus qu'un ouvrage inutile. Notre compagnie a fortement participé à sa sauvegarde. Elle est aujourd'hui une image incontournable de la ville de Périgueux. Il reste à espérer que la Porte de Mars, patrimoine précieux à bien des égards, image d'un passé ancré dans le présent, soit très bientôt à la fois valorisée et accessible tant aux Périgourdins qu'à un large public."
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