Les JO sont bien des évènements extraordinaires pour un pays, mais le marketing commercial du Comité d'Organisation concernant le passage de la flamme est anachronique et plus en phase avec un usage rationnel et raisonnable des moyens à y consacrer. Rien à voir avec l'enthousiasme populaire et les retombées touristiques et économiques du passage estival d'une étape du Tour de France!
A l'image de l'Isère, où la torche olympique ne passera pas dans les rues de Grenoble, 56 ans après les mythiques JO de 1968.
Une image qui aurait pu être belle et symbolique mais qui restera dans l’imaginaire. Comme beaucoup de départements, celui de l’Isère a refusé cette opportunité.
En cause : ici, comme ailleurs, le montant demandé, soit 180 000 euros. Il faut dire qu’à cette somme il faut y ajouter le coût de la sécurité et des animations autour.
Relais de la flamme: moyens organisationnels démesurés, collectivités dépossédées, public clairsemé, retombées économiques étriquées.
Pour mémoire, petit rappel si vous aviez oublié, celui de l'action des manifestants pro Tibétains qui avaient harcelé les porteurs de la flamme olympique à Paris, en 2018, pour les JO de Pékin, obligeant finalement les organisateurs à interrompre le relais avant son terme et transformant cette journée en véritable fiasco, après une étape londonienne déjà chahutée quelques jours avant.
Complexité de l'organisation, coût exorbitant (180 000 euros/département, sans compter les dépenses de chaque mairie pour l'animation et la sécurité des fêtes qu'elles organiseront autour du parcours), absence de choix du jour (ici, en semaine), contraintes organisationnelles et sécuritaires démesurées pour ce simple symbole... Les collectivités qui l'accueillent n'ont aucune marge de manœuvre et sont dépossédées d'une quelconque théâtralisation ou mise en valeur de leurs propres citoyens, patrimoine ou particularisme.
La flamme olympique ne passera d'ailleurs pas par la Creuse, pas non plus par la Haute-Vienne, la Loire-Atlantique, l’Indre-et-Loire, les Côtes-d’Armor, l’Orne, les Vosges ou encore le Lot-et-Garonne.
Sans être dans le radicalisme de certains groupes extrêmes, ces sommes considérables ne trouveraient elles pas meilleure utilisation, dans un contexte tendu financièrement, notamment pour notre département et sans aucune retombée économique à en attendre?
Dans "Le Monde" du 20 février 2022, Patrick Clastres, historien du sport, notait que si ce relais peut provoquer un certain engouement, notamment dans les pays asiatiques, dans la « vieille Europe », les sentiments sont plus contrastés, évoquant un certain « désenchantement ». « Je ne crois pas aux retombées économiques, assène-t-il. Ce n’est pas un événement qui a le même retentissement qu’accueillir un Tour de France. Vous avez une visibilité mondiale quand vous accueillez le Tour de France. Des touristes, des suiveurs, des passionnés se déplacent et génèrent une activité hôtelière et marchande. Pour la flamme olympique, les gens ne vont pas venir spécialement, et ne viendront pas porter la flamme dans un département qui n’est pas le leur. Le passage de la flamme, c’est un non-événement, sauf pour celles et ceux qui la portent. »